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Nouvelles

févr. 14 201412:18

Méchant !

Ça y est.

Vendredi dernier, j’ai raccroché le costume de Sganarelle définitivement[1]. Sganarelle, mon camarade, je te garde une place au chaud dans ma besace. Tiraillé entre ton désir d’amender ce maître si fascinant et tellement indéfendable et la tentation de l’accompagner dans ses frasques. Sgana, intellectuel sans outil, qui veut raisonner, se prend les pieds dedans et ne renonce jamais. Je ne suis pas inquiet pour toi, mon camarade Laurent[2] saura te donner vie avec sa bouffonerie à lui et la gravité qu’il faut là où il la faut…

Et moi ? Je vais, dès ce soir, revêtir l’habit du maître, carnasser en chemise de dentelles, séduire sans pitié, mépriser la foi des charbonniers et défier le ciel jusqu’à l’issue fatale… Parce que mourir deux fois par semaine d’un coup de bûche ne me suffisait pas, faut croire, on en met une troisième !

Aperçu Dom Juan

Si vous voulez me voir méchant, c’est désormais tous les vendredis à 20 heures 30, à l’Espace Marais !

Notes

[1] et celui de Pierrot, natürlich

[2] Ciavatti, dont vous pouvez aussi apprécier le Raguenau dans Cyrano

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sept. 12 201311:56

Attention, y a des vrais gens !

Après la pause estivale, je reviens à ma série. Aujourd’hui, j’ai tiré dans mon grand chapeau[1] la question de la jeune Flo qui nous écrit de la ville rOseuh :

Ça se passe comment avec le public, ses réactions, rires, toux… – surtout quand, dans une configuration comme celle de l’Espace Marais, on ne peut pas ignorer qu’il est là ?[2]

Principalement, c’est la question de la concentration qui se pose ici. Dans mon premier billet de la série, j’évoquais la mémoire, la façon dont on s’appuie dessus pour dérouler le spectacle quoi qu’il arrive. Face à une réaction inattendue dans la salle, on se raccroche à ce qu’on connaît, à ce qu’on sait faire. Il peut arriver que certains groupes scolaires, notamment, dégagent une forme d’hostilité, d’indifférence agressive, qui rendent les choses difficiles. C’est aussi là qu’on se rappelle qu’on est plusieurs : il y a le Noé comédien, conscient de la réalité qui l’entoure, attentif à elle pour, précisément, ne pas se laisser surprendre et déconcentrer. Il y a le type qui pense à sa vie, à ceux qui l’aiment, à ses emmerdes, aussi, qu’on empêche de parler trop fort à l’intérieur de soi, mais qui peut prendre ses aises entre deux répliques[3]. Et bien, sûr, seul montré, il y a le personnage, qui vit, lui, la situation, à qui le comédien aura prêté son corps et sa voix pour partager son histoire avec le public.

Ce qui a pu, assez rarement heureusement, me mettre en danger, ç’a pu être certains spectateurs que je connaissais, que je pouvais voir dans la salle, et dont l’avis m’importait. Je me surprenais alors à guetter leurs réactions, au risque, précisément, de me déconcentrer. J’ai toujours réussi, fort heureusement, à me rappeler à l’ordre et à ne pas saboter le spectacle !

Et il y a les cas exceptionnels, où on est obligé d’interrompre la représentation. L’an dernier, une élève de groupe scolaire a ainsi fait un malaise vagal en pleine représentation. Nous avons dû interrompre le spectacle pendant plus d’une demi-heure[4]

La représentation où, je crois, on a eu le plus de mal à poursuivre, c’est un jour chaud, où, la porte étant ouverte sur la rue pour favoriser l’aération, des gardiens de la paix ont surgi sur le plateau (au début de la représentation), alertés par les cris de nos personnages – ils répondaient à un appel pour violence conjugale. Si nous avons réussi à poursuivre la scène, pendant quelques minutes, nous avons bien senti que les spectateurs n’étaient plus avec nous ^^

Il y a par ailleurs, des comédiens qui sont inconfortables avec cette proximité des spectateurs. Pour ma part, j’adore apercevoir leurs réactions, les sentir calés sur notre rythme, et le plus grand risque de déconcentration vient davantage d’un imprévu sur le plateau ! Un camarade qui trébuche, une réplique qui sort improbablement, un projecteur qui tombe en panne, un accessoire qui n’est pas à sa place, un nez qui se décolle ; là, je me sens menacé, par le fou-rire dans le meilleur des cas, par l’incapacité de jouer la scène comme prévue.

Et tout ça, ça recommence demain ! J’ai hâte. On s’y retrouve ?

Notes

[1] N’hésitez à alimenter ledit chapeau dans les commentaires ;-)

[2] Oui, je paraphrase lâchement.

[3] Il lui, arrive, à ce sale gosse, de dénombrer les spectateurs depuis la scène

[4] Comme le sujet concerne le rapport au public, je ne parle pas des incidents techniques, pannes de régie, fuite d’eau de la machine à laver du dessus…

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août 13 201300:01

Donc, Dotclear !

Une fois n’est pas coutume, je vais vous causer un peu de Dotclear[1]. Je n’apprendrai à ceux d’entre vous que ça intéresse qu’il y a ces temps-ci… du mouvement dans la boîte à blogs[2].

Je crois l’avoir déjà raconté, mais peut-être ailleurs, j’ai rencontré Dotclear à l’époque où je commençais à m’intéresser aux blogs et après avoir tenté une incursion dans le merveilleux monde des CMS via SPIP, pour un projet de refonte d’un site que je n’ai jamais terminé[3].

Bref, le grand Tristan disait du bien de son outil, j’avais une histoire à raconter pour laquelle le format blog me paraissait adapté, je me suis lancé. Nous étions en 2005, la version publique avait nom 1.2.2. J’ai beaucoup aimé la souplesse du truc, la possibilité de prendre vite la chose en main, une structure de page claire et une CSS assez courte pour pouvoir être lue et comprise – je débutais en la matière à l’époque…

Du coup, je me suis pris au truc, j’ai commencé à squatter le forum, l’équipe m’a trouvé sympa, et finalement adopté… Et ma vie a changé !

Ces « gens de l’internet », qui ne sauraient être de vrais amis, m’ont accompagné, soutenu, permis des rencontres que je n’aurais sans doute pas su faire sans la protection de l’écran et, de paris-carnets en pique-niques de blogueurs, de bêtises sur Twitter en balades à travers la France des copains ont, finalement, changé ma vie.

Dotclear, pour moi, c’est pas du code, c’est pas ce truc hallucinant de rendre un service à des tas de gens qu’on ne rencontrera, fût-ce virtuellement, jamais, c’est du p*tain d’amour en barre.

Sans ce drôle de truc qui nous a rassemblés, quelques-uns de mes amis les plus chers me seraient inconnus – et mon amoureuse même !

Alors à tous ceux qui enrichissent ma vie depuis presque 8 ans, à tous ceux qui me restent à rencontrer et à tout le temps « perdu » à faire avancer un bout de code dont on a cru un peu vite qu’il n’intéressait plus personne, j’ai juste envie de dire : merci.

Notes

[1] Et, du coup, de choses un peu plus « perso », peut-être, qu’à l’accoutumée

[2] Je renvoie les autres aux derniers billets du blog du projet, en commençant par celui qui a footu la merde le coup de pied dans la fourmilière qui a lancé le mouvement

[3] La haute époque où je mettais à jour, en pages statiques, le site de la Maison Pour Tous de Chatou et ses 150 horaires de cours me paraissant à oublier

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août 05 201316:52

Acteur ? Comédien ? Saltimbanque !

Suite au premier billet de ma nouvelle série, vous avez plusieurs à me poser des questions complémentaires, m’encourageant ainsi à me vautrer dans l’autosatisfaction et à partager ma science – deux vices assez ancrés chez moi. Aujourd’hui, du coup, je cause terminologie, grâce à Mirovinben qui demandait opportunément au bas de mon dernier billet pourquoi, dans le même métier, on trouvait des comédiens et des acteurs. S’agit-il d’authentiques synonymes, comme oculiste et ornithologue, ou y a-t-il là-derrière un subtil distinguo ?

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juil. 24 201310:45

C’est toujours la même chose, c’est jamais pareil

Je tente d’ouvrir ici une série de billets sur mon métier, m’appuyant sur des questions qu’on me pose, à l’occasion (d’ailleurs, n’hésitez pas à profiter des commentaires pour l’alimenter). Aujourd’hui, donc, une accorte jeune femme me demandait impromptu, alors que je faisais le compte des Cyrano – nous approchons la 200e – comment ça se passait, au fil des représentations, comment la routine se gère au long cours. C’est une sacrée bonne question, à laquelle je vais m’efforcer de répondre – inutile de préciser que ce que je peux dire ici n’engage que moi et mon rapport à ce drôle de métier…

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