Cette fois nous sommes lancés. Trois petites séances de calage des personnages secondaires cette semaine, histoire de poser quelques repères, préciser le regard que porte le metteur en scène sur la faune de Rostand.
Autrement dit, en ce qui concerne votre serviteur, le mode feignasse surmultiplié. Rien à faire
[1]. Juste écouter, percevoir mes partenaires, deviner la future atmosphère…
Et, bien sûr, le texte. Que je malaxe et parcours le plus distraitement possible. Ne s’agirait pas que je m’embarque dans la lecture, dans le voyage des mots quand mes camarades esquissent des phrases et alors que le metteur en scène tente de préciser les caractères, de mettre un peu de chair autour pour les comédiens.
J’ai l’impression que je commence à réaliser[2] ce que veut dire jouer un type pareil pour moi. On parle ici d’un texte dont je ne peux pas lire une demi-page de l’acte V sans que mes yeux s’humectent. Et je vais devoir, moi, dire ces mots-là, passer, sans trembler[3] cette émotion qui me tient si solidement dans cette affaire-là[4].
Pfiou !
Un vrai défi. Un sacré gant… Un putain d’albatros à apprivoiser.
Mais du goût, de l’envie d’en découdre, de défendre cette fougue, belle comme de se croire en vie, bref, envie de donner du plaisir à des gens.
On reprend les répétitions le 1er juillet[5]. Je tenterai, à partir de là, de donner régulièrement des nouvelles.
À bientôt.
1 De mirovinben -
Ma connaissance de Cyrano se limite surtout à son adaptation au cinéma dans le film (que je trouve génial et que je revois régulièrement) de JP Rappeneau. J'avais lu le texte d'Edmond Rostand, l'avais trouvé parfois un peu "lourd" et n'étais pas rentré plus à fond dans le texte.
Je suis donc toute ouïe (pour des textes sur un blog, c'est assez particulier) et me régale d'avance de suivre ton épopée.
2 De Anne -
Les mots. Leur contexte objectif. L’infinité des ressentis possibles…. Voilà pourquoi je suis une textovore :-)
Alors autant dire que je comprends l’humectation de l’acte V !
C’est l’une des choses qui m’intéressent a priori, d’ailleurs, dans ta série annoncée. Le “mécanisme” (?? ou pas ?) qui fait que lire ou jouer, c’est pas pareil.
Enfin à gros traits. Manque de sommeil pour dire mieux. Bref, encore ! Encore !
3 De Noé -
mirovinben > Lire du théâtre est une habitude pas si répandue, et il y a, chez Rostand, quelques moments de bavardage. Si on n’entend pas le texte en le lisant, un texte de scène peut vite vous tomber des mains :-)
Anne > Hé hé, question large ! Lire est un plaisir intime, un dialogue direct entre un texte et son lecteur. Interpréter, c’est précisément, se faire véhicule pour porter les mots aux oreilles des spectateurs. Où l’important n’est plus ce que je ressens, mais ce que je transmets. Je suis un transistor \o/ (ça existe encore, ça, les transistors ?)
Brefle, je vois qu’il y a de l’attente, j’espère être à la hauteur et je vous bise.
4 De anita -
Cyrano, c'est l'une de mes grandes amours. J'irai même plus loin : si j'avais été un mec, c'est ce que j'aurais rêvé de jouer.
Mais si, Cyrano tremblait aussi. Pas sur un champ de bataille, mais oui.
Plein de bises, pis arrange-toi pour qu'il une séance où je pourrais monter de ma lointaine Bretagne pour te voir. Je suis sûre que tu sauras y mettre tout, l'élan, la grâce et la faille.
5 De Franck -
S'il y a bien un rôle que tu puisse
, c'est bien celui-là, d'ailleurs ça sent dans les premiers mots que tu nous livres ici !6 De François Granger -
"Un vrai défi. Un sacré gant" et un très beau texte, plein de nuances et de subtilité. Et oui le gascon tremble aussi mais chez Rappeneau ou sous le balcon, pas sur le champ de bataille.
7 De Abie -
D'accord avec Anita et Franck Granger : les genoux lui manquent parfois, au rodomond des Cadets, mais ce n'est pas face au danger physique...
J'envisage d'aller voir la pièce en voilette : à la moitié je me transforme systématiquement en fontaine de larmes !
8 De Noé -
anita, François, Abie (c’te foule \o/ ) > Oué, Cyrano a ses moments de faiblesse, mais pas là où je tremble à l’écouter…
Franck > Merci de ta confiance #pression
anita > On va le jouer toute l’année. Sauf si tu ne viens qu’hors week-end et vacances scolaires, on devrait trouver un créneau qui t’agrée :-)
9 De Anne -
C'est justement ça qui m'intéresse (entre autres) ! Voir si dans les ressentis que tu entends nous faire partager, on va lire / ressentir ton calage sur "ta bonne fréquence".
En quelque sorte, ton passage de la lecture intime à celui de transistor.
Ma déviance personnelle sur le "comment ça marche" appliqué aux humains et à l'art.
Et dans deux minutes on est sur les postes à galène. :-D
10 De Noé -
Anne > Crouiiiiiii… Trrrrschhhh… Bzouit… Tatatatammmm… Bliouïïïïïïïïïïïï… Blip… Krfrschhhhhhhh… Hmmm, y a du boulot, on dirait ^^
11 De Anne -
Y a d’la discussion à venir en tout cas et ça c’est bon !
Scrrrouuiiitcchhhhhhh crrrrr !
12 De Noé -
Yep, ça va papoter. J’en ai profité pour changer la typo du site, tellement je suis enthousiaste :)
13 De La cadette de Gascogne -
Ah toi aussi, si tu te mets à changer la typo… ;-)
Et comment que tu peux l’habiter celui-là, du peu perçu en finalement peu de rencontres (mais tant de mots !!!), et puis le plaisir, je suis bien sûre qu’il y sera…
La voilette, très bonne idée, faudra bien ça. Pour ma part je suis tout pareil qu’Anita…
14 De Noé -
Si j’avais un peu de temps, je changerais même plus de trucs, mais là, je commençais à trouver l’allure générale austère ;-)
Ouais, c’est vrai, on s’est pas assez vu ! Faut que ça change !
Je vais suggérer aux patrons d’organiser la location de voilettes à l’entrée, peut-être.
Mais bon, c’est pas le tout de dire des bêtises, l’important c’est que ça me fait plaisir de te lire :-)
15 De luce -
Qui résisterait à tenter cette aventure ;-)
16 De Noé -
Pas moi, c’est sûr ^^